Surprise visit ✗ Lucie C.

C’est avec son gros livre de droit civil sous le bras qu’Arthur arpentait les rues de La Rochelle. La rentrée à la fac approchait à grands pas après de longues vacances pendant lesquelles le code pénal et le droit civil étaient sortis du cerveau du jeune homme. Cela avait fait du bien de s’aérer même si celui-ci n’était pas vraiment parti travaillant au magasin de disque qui l’embauchait à plein temps pendant les vacances. Mais ce n’était pas grave, il pouvait tout de même profiter de l’océan et des festivals organisés par la ville parce que oui, La Rochelle en été c’est une ville très animée. Cependant, on sentait la rentrée qui approchait. Les clients se faisaient moins nombreux chez le disquaire et plus nombreux dans les magasins de fournitures scolaires et les touristes commençaient à disparaître. C’était dans un moment de ce genre qu’Arthur préférait la ville. Il devait rendre visite à sa famille avec sa sœur le lendemain mais il avait la soirée libre vu que Garance squattait l’appartement pour la soirée qu’elle passait avec son frère. Elle lui avait proposé de se joindre à eux mais Arthur était très bien placé pour savoir qu’une soirée entre frère et sœur ne devait pas être interrompue par une tierce personne. En rentrant chez lui après avoir traîné sur la plage, Arthur savait pertinemment où il allait passer la soirée. Une amie à lui qu’il n’avait pas vu depuis quelques jours et qu’il mourrait d’envie de voir maintenant. Entrant dans l’appartement, il vit que Jules était déjà arrivé. Il le salua, alla lui serrer la main et disparu dans la salle de bain plusieurs minutes avant d’aller s’habiller dans sa chambre. Rien de bien extraordinaire, une tenue dans laquelle il serait à l’aise mais la douche était obligatoire. Il alla ensuite dans la cuisine chercher deux paquets de bonbons et envoya un message à Lucie : Prépare-toi Lucette ! J’arrive dans quelques minutes pour égayer ta soirée ! Sors les saladiers, j’ai tes bonbons préférés ! Il appuya sur la touche envoyé et se dirigea vers la porte avant d’être interrompu par Garance. « Tu vas où ce soir ? » Effectivement, quand il sortait de chez lui avec des paquets de bonbons, c’était pour aller voir sa sœur ou de vieux potes. « Je vais voir Lucie et prendre des nouvelles de son bout de chou. Il y a des chances que je ne rentre pas, tu me connais j’adore squatter les canapés. » Dit-il en riant avant de déposer un baiser sur la joue de sa meilleure amie avant de quitter la pièce. Les remarques de Jules furent ainsi inconnues à ses oreilles mais il savait qu’il allait en faire une. Cependant, pour une fois il n’allait coucher avec personne ce soir, à moins qu’il quitte Lucie pour la boîte de nuit mais vraiment peu probable. Arthur savait où la demoiselle habitait depuis un mois ou deux, depuis qu’elle s’était mariée et avait emménagé avec son mari. C’était vraiment bizarre pour le jeune homme de la penser casée à leur âge ! Perte de liberté, perte de célibat, bonjour les problèmes ! Enfin, elle avait l’air heureuse quand on la croisait dans la rue sauf que ce n’était pas le cas. Personne ne devait avoir à supporter une grossesse dans ce genre d’environnement. En effet, son mari a eu un grave accident et a perdu la mémoire. Il habite toujours avec elle mais la situation n’est pas toujours facile et même si Lucie ne l’avoue pas, Arthur le ressent quand même, il la connaît trop bien.

Sortant de son immeuble, il fit quelques pas à pied avant de se retrouver devant celui de la demoiselle. En effet, ils habitaient le même quartier donc pouvaient assez facilement se rendre visite et se rendre service. Lucie savait qu’elle pouvait venir le voir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit si elle avait un problème et inversement bien entendu même si Arthur évitait. Tapant le code des portes d’entrée, il monta au quatrième étage de l’immeuble et sonna au numéro sept en attendant qu’on lui ouvre. Quand Lucie apparut derrière la porte, il leva les bras et dit : « Surprise ! » Elle leva les yeux au ciel avant de le laisser entrer. Bien entendu il lui fit la bise avant de demander : « Comment va mon filleul préféré ? » Bien sûr ils n’avaient jamais parlés de parrain et de marraines mais bon Arthur aimait bien assumer des choses de cette manière, qu’elles soient vraies ou fausses.