Need some help, please ! → JULES.

Une journée de travail comme tant d’autres. Lola prenait les commandes, souriait, essayait de servir les clients rapidement, d’être disponible et aimable en toutes circonstances… Ce n’était pas le boulot le plus passionnant qui soit mais au moins, il lui permettait de gagner sa vie et de voir du monde. Et puis, la plupart du temps, les gens qui poussaient la porte de la brasserie étaient sympathiques. Comme Jules, par exemple. D’ailleurs, ses collègues la charriaient souvent à ce sujet, persuadés qu’il y avait bien plus que de l’amitié entre eux. N’importe quoi ! Ils étaient proches, c’est vrai, mais Lola le voyait plus comme son grand frère qu’autre chose. Et puis, il était beaucoup plus vieux qu’elle. Non pas que ça la dérange, mais quand même…

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, un client s’installa au comptoir, attirant son attention. Elle lui adressa un sourire et lui servit rapidement sa commande, ignorant qu’il la dévorait littéralement du regard. Se faire draguer était monnaie courante quand on était serveuse, elle commençait à en avoir l’habitude et prenait toujours soin de repousser gentiment leurs avances sans avoir à se montrer désagréable ou à hausser la voix. Sauf que cette fois-ci, le client en question semblait bien plus coriace que les tous les autres… Après l’avoir interpellée à plusieurs reprises pour essayer – sans succès – d’engager la conversation, il commença à se montrer un peu plus entreprenant. Elle détestait cela. Elle avait l’impression d’être un vulgaire morceau de viande et c’était loin d’être agréable. Seulement, elle était incapable de se montrer autoritaire ou méchante, même pour repousser un lourdingue qui espérait la faire craquer à coup de phrases toutes faites et entendues des millions de fois. Alors qu'elle tentait une fois de plus de lui faire comprendre qu'elle n'était vraiment pas intéressée avec diplomatie, elle croisa le regard de Jules. Elle n'avait même pas remarqué qu'il était entré dans la brasserie mais son apparition était un véritable miracle : avec un peu de chance, il allait pouvoir l'aider à se débarrasser de ce type aussi collant qu'un pot de super-glue. Elle lança un regard désespéré à son ami, sûre qu'il comprendrait qu'elle avait besoin de lui pour se sortir de cette situation grotesque.