almost wanker.

◈ baby one more time

ANNÉE 2004

«T'es qu'un bon à rien !» lui dit son père avec rage. Ces mots vinrent résonner contre les murs. Il était installé à la table du salon, un verre de whisky presque vide à la main. Il venait de découvrir le bulletin accablant d’Émile. Ce dernier avança doucement, tête baissée. «Même Camil, ton p'tit frère, a un meilleur niveau que toi ! Et il n'est qu'au collège.» ajouta-t-il en tapant du poing contre la table. Le meuble trembla sous la violence de ce geste. Puis, il se leva, quitta son siège et s'approcha lentement de son fils. Quand il fut face à lui, il se dressa, raide comme un piquet et imposa sa grande taille. Il avait une tête de plus que le jeune Émile. Il gardait la tête droite et abaissait uniquement les yeux vers Émile. Puis, avec arrogance, il lui dit à voix basse et en accentuant son articulation : «Quand j'avais ton âge, j'avais dix-huit de moyenne. J'étais premier de ma classe !» Émile fit mine d'écouter. Il afficha ce visage de désolation tout en essayant d'attirer son pardon. Il avait toujours été terrorisé par son père. C'était l'unique personne dont il n'osait pas défier l'autorité. Son père lui cria dessus. Émile ne bougea pas. Devant l'immobilité d’Émile, son père s'impatienta. Rapidement, il leva sa main droite vers le plafond, puis vint la coller avec violence contre la joue de son fils. Ce dernier resta de marbre. Son père multiplia les coups. Émile ne chercha pas à se défendre. Des bruits sourds et cassants, des pas lourds, des meubles bousculés, la maison devint bruyante et hostile. Suite à ce vacarme, soudainement, en bas des escaliers, le visage innocent et naïf de Camil parut. Il semblait à peine se réveiller. «Que se passe-t-il ?» dit-il, d'une voix basse et enfantine. Son père l'ignora, emporté dans sa folie. Émile, au contraire, sembla plus réceptif et insoumis. Il repoussa son père et ordonna à son frère de remonter dans sa chambre ! «Ceux sont des histoires de grands ! File dans ta chambre Camil !» lui dit-il assez durement. Jusqu'ici, Camil n'avait jamais souffert de la brutalité de son père et Émile refusait que ce soit un jour le cas. «Ferme-la !» dit le père à Émile. Il le frappa une nouvelle fois, comme pour le faire taire. Émile savait qu'il valait mieux faire le mort pour que son père cesse de le brutaliser. En parlant ou en s'agitant, il ne faisait que prolonger. Camil eut un visage horrifié en constatant la scène. Sa bouche s’entrouvrit. Émile, souhaitant le protéger, lui dit d'un ton rassurant: «On joue. T'inquiète pas.». Il trouva la force de lui sourire et ajouta un clin d’œil. D'un bref geste de la main, il indiqua à son frère la direction de sa chambre. Camil très influencé par Émile, monta rapidement dans sa chambre sans se poser de question. Ce fut la première et dernière fois où Camil constata un comportement étrange entre son père et son frère, mais il préféra oublié, ou plutôt faire semblant d'avoir oublié.

JANVIER 2012, AU CINÉMA

«Tu plaisantes ?» dit Émile. Il semblait confus. Il ricana à voix basse et afficha un sourire moqueur. Ses pieds, instables, faisaient des petits pas, comme s'il tournait en rond sur une très petite surface. «T'as vraiment cru que j'allais te payer le ciné ?» Il leva les yeux au ciel et passa maladroitement sa main gauche dans ses cheveux, les ébouriffant au passage. Marilyn se vexa. Cette grande blonde à l'accent nordique ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui refuse quelque chose. «Non mais tu sais combien ça coute ? J'suis d'jà bien gentil de t'y accompagner.» Gracieusement, elle s'approcha d’Émile, collant son corps contre le sien. Ses fines mains se posèrent sur le visage d’Émile. «Tu veux me sauter ? T'y mets le prix !». Il sembla un instant troublé. Ce contact physique l'émoustilla. «Et payer quatre euros de plus, ça ne va pas te tuer!» Il attrapa les poignets de la jolie blonde, et les éloigna de son visage. Tout en jouant avec les mèches de cheveux de Marilyn, il lui dit d'une voix suave. «Et qu'est-ce qui me dit que tu vaux ces quatre malheureux euros ?» Il fit un sourire fier. Il semblait un peu trop sur de lui. De nouveau, elle dirigea ses mains en direction du visage d’Émile, mais cette fois ci, elle les glissa dessous ses oreilles, débordant sur le cou d’Émile. Il sembla, un instant, surpris car il ne comprenait pas ce qu'elle faisait. Puis, Marilyn approcha lentement son visage de celui d'Emile et vint déposer délicatement ses lèvres contre les siennes. Elle l'embrassa. Le rythme s’accéléra. Il ne se fit pas prier. Elle dévoila tous ses charmes. Enfin, elle décolla ses lèvres pulpeuses, rangea ses bras près de son corps et se décolla du buste d’Émile. Elle afficha un sourire satisfait et ses yeux attendirent une réaction. Il fit mine d'être déboussolé et afficha un visage enjoué. «Humm... en effet : ça donne à réfléchir !». Il se frotta la tête. Avec le temps, il avait appris à s'adapter à certaines femmes et à savoir comment les séduire. Son attitude variait en fonction de ses cibles. Elle afficha un visage hautain et lui dit : «Bon ! Tu me le payes ce ciné ?» «non.» Le visage de Marilyn se glaça. Émile changeait rarement d'avis et il en fallait beaucoup pour transformer un non en oui. «Tu connais la galanterie ?» «non.» répondit-il simplement d'une voix calme. Durant un court instant, elle sembla désarmée mais elle reprit rapidement son visage de combattante. Les rôles semblaient s'être inversés. Comme si désormais, c'était à elle de le séduire, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle glissa son visage contre la joue d'Emile et lui murmura à l'oreille d'une voix érotique : «J'ai toujours rêvé de faire ça dans un cinéma, pas toi ?» Il fit mine d'hésiter et lui répondit assez sèchement «Dans ce cas, c'est toi qui devrais m'inviter puisque tu en tirerais plus de plaisir.» Elle sembla légèrement agacée. D'un côté, cette attitude l'attirait, et de l'autre ce refus non habituel la rendait encore plus capricieuse. La multiplication des approches tactiles de Marilyn rendait Émile de plus en plus vulnérable. Il sentait que bientôt, il ne voudrait qu'elle. Faible homme, même s'il le voulait, il ne serait résister à une femme. Et malgré cette façade insensible, ses hormones ne résistaient pas à une aussi belle fille qu'était Marilyn. Il la déshabilla du regard et se mordit le bout des lèvres. Elle lui fit ses yeux de biches. Il n'eut pas de réactions. Elle sembla s'impatienter. «T'as gagné...» chuchota-t-elle. «viens !» ajouta-t-elle agressivement en le poussant dans les toilettes du cinéma, situé juste derrière lui. Une petite demi-heure plus tard, il sortit victorieux du cabinet, recoiffant d'un geste bref l'une de ses mèches. Deux minutes plus tard, Marilyn sortit à son tour. Elle semblait énervée. Elle s'approcha d’Émile et lui dit avec dureté. «T'es qu'un connard Émile ! Tu n'as rien fait pour me donner du plaisir. » «Qui a dit que je voulais t'en donner ?» Elle glissa sa main droite contre la joue d’Émile qu'elle caressa un court instant. «T'es beau Émile.» Puis, elle vint se contredire, tel était son esprit compliqué de femme. «Mais ne t'inquiète pas, j'ai quand même pris mon pied.» Elle était déçue de savoir qu'elle n'avait pas obtenu le maximum d’Émile et qu'elle n'avait pas réussi à captiver toute son attention. Il se retourna vers elle et lui dit : «Tant mieux pour toi. Tu m'excuseras, mais le blabla après-sex, c'est pas mon truc. Bye Marilyn.» Il lui embrassa le front et tout en replaçant son col, il quitta le cinéma.

Au début j'avais lu "Emilie" & là j'ai vu un avatar masculin j'me suis dis :
Bref, BIENVENUUUE !
Ben Barnes quoi.