+ TURN DOWN THESE VOICES INSIDE MY HEAD.

La gorge piquante et douloureuse de Juliette la réveilla brusquement. Elle du cligner plusieurs fois des yeux pour que sa vue devienne claire. Les picotements qu'elle ressentait lui remémora vivement la soirée de la veille. L'alcool, la fumée. La jeune femme n'a jamais été du genre à avoir des black out, mais cette nuit là, elle avait du mal à tout se souvenir. Elle se rappelait juste d'une chose, Terrence et elle avaient passé une folle soirée. Pour une fois, la soirée s'était plutôt bien passée. Pas de dispute, pas de bagarre, pas de dégât. Les deux amis avaient la terrible habitude de faire des étincelles. La jalousie, la violence, les injures, les mensonges, le tout berçait leur histoire. Un coup en couple, un coup juste amis... Mais Terrence et elle ont toujours eu une relation fusionnelle et passionnelle. Il ne supporte pas de la voir avec d'autres hommes, ce qui lui arrive souvent. Et ce sentiment est réciproque. Le jeune homme resserra son étreinte lorsqu'il sentit Juliette bouger. La jeune femme baissa les yeux et fronça les sourcils. Sur la main de Terrence était inscrit un numéro de téléphone suivi du nom Emilie. Juliette sentit son corps entier bouillonner. Elle se redressa brusquement et balança le bras du jeune homme en arrière. Elle se tourna vers lui et lui mit une gifle magistrale. Le jeune homme sursauta, une manière banale de se faire réveiller lorsqu'ils dormaient ensemble. « Tu changeras jamais ! » Cria t-elle en le frappant au torse. Voir ça la rendait tout bonnement incontrôlable, telle une bête sauvage, plus rien ne pouvait l'arrêter. Sous les coups, Terrence l'immobilisa en la couchant sur le lit. « ARRÊTE ! JULIETTE ARRÊTE ! » Sa rage était tellement forte qu'elle réussit à se sortir de l'emprise du jeune homme. Elle attrapa sa main et lui montra l'écriture. « C'est quoi ça ? Tu vas encore me dire que je suis folle, c'est ça ?! » Le jeune homme leva les yeux au ciel, mais Juliette était déjà hors de portée. Elle sortit de la chambre et donna un coup de pied dans les bouteilles vides de la veille. « Tu crois que t'es mieux que moi ?! Je suis le seul à faire des conneries, pas vrai Juliette ?! » Dit-il en la suivant, ses cris allaient bientôt réveiller les voisins. Elle se retourna vers lui et le poussa violemment, plusieurs fois. Il finit par la pousser à son tour, faisant valdinguer les tabourets du bar. Juliette attrapa une bouteille de bière et la jeta contre le mur. Les bouts de verre volèrent en éclats, ouvrant légèrement l'arcade sourcilière du jeune homme. « Je me barre d'ici. » Elle se dirigea vers la porte, l'ouvrit mais se retrouva plaquée contre celle-ci. Terrence lui faisait face, elle tenta de se débattre mais ses bras ne bougèrent pas. « Tu restes ici. » Parfois, Juliette l'aimait à en mourir. Mais ce matin là, elle le détestait plus que n'importe qui. Elle n'aimait pas ressentir ce genre de sentiment, se sentir à la merci de quelqu'un lui était insupportable. « T'es qu'un salaud. » Le jeune homme posa sa main contre sa nuque et l'attira violemment contre lui. Le sang se mêlait à leur baiser. Juliette ne touchait plus terre. Quelques secondes plus tard, elle le repoussa une nouvelle fois. « Va te faire foutre. » Cette fois, la porte se claqua. Laissant Terrence dans son foutoir. On le dit souvent, entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas.

Les larmes coulaient à flots sur les joues porcelaines de Juliette. Elle avait besoin de réconfort, de parler. Elle avait besoin qu'on la comprenne, tout simplement. Et une seule personne pouvait faire cela, mieux que personne. La moitié de Juliette, Jules. Malgré leurs caractères opposés, les jumeaux étaient inséparables. Et elle savait très bien qu'elle pouvait tout lui dire. Ou que au moins, il pourrait la consoler. Peu importe la raison de son chagrin. Les sanglots ne se calmaient pas et Juliette arriva à la porte de son frère. Elle tenta de l'ouvrir, mais elle resta close. Elle se laissa glisser contre celle-ci et sortit son portable de sa poche. Après plusieurs secondes d'attente, son frère décrocha. « Jules, je sais bien que tu ne veux pas me donner tes clés... Mais dans ces moments là, j'en aurais vraiment besoin. » Ne réfléchissant pas, il répondit. « J'arrive. » Souvent, un jumeau sent la douleur de l'autre à des kilomètres à la ronde. Pour les jumeaux Constantin, c'est totalement le cas.